L’assurance-vie n’est en rien liée avec l’éventualité d’un décès, contrairement à la croyance populaire. C’est un placement qui offre des avantages administratifs, fiscaux et pratiques et qui attire de plus en plus de personnes. Preuve en est, l’assurance-vie est le moyen d’épargne favori des Français. Il est néanmoins important de connaître ses avantages et ses inconvénients avant d’y souscrire.
L’assurance-vie, qu’est-ce que c’est ?
L’assurance-vie est un contrat, réglementé, conclu entre un assureur, compagnie d’assurance ou banque, et un assuré. À la souscription du contrat, l’assuré désigne un ou des bénéficiaire(s) au cas où son décès interviendrait avant la fin du contrat. Mais il faut surtout considérer ce contrat plus comme un placement financier que comme une assurance, même si les deux aspects sont permanents durant toute la vie du contrat. Et c’est un des moyens d’épargne préférés des Français.
L’assurance-vie est tout d’abord vue comme un moyen d’épargner à moyen ou long terme (8 ans et plus).
Fonctionnement
À l’ouverture, l’assuré doit faire un versement initial puis il s’engage à des versements régulièrement ou non, sans montant limité.
En souscrivant un tel contrat, l’assuré s’engage à verser de l’argent pour construire son épargne en toute liberté : de façon ponctuelle, ou régulière ou programmée et sans date précise ni montant ou fréquence.
D’un autre côté, l’assureur s’engage à faire fructifier cette épargne. Pour cela, il propose un choix de supports financiers.
Même si l’assuré peut retirer tout ou partie de son épargne à tout moment, au-delà de 8 années de vie du contrat, il ne sera pas pénalisé fiscalement.
Pourquoi souscrire une assurance-vie ?
Moyen d’épargne à long terme, elle permet de :
- Créer une épargne grâce à des versements réguliers,
- Valoriser son capital avec des avantages fiscaux inclus,
- Générer des revenus supplémentaires pour sa retraite en recevant son épargne sous forme de rente viagère,
- Léguer de l’argent à sa famille, ou à une personne hors de la lignée d’héritage, avec des avantages fiscaux.
Les principaux types de contrats
Il existe trois types principaux de contrats d’assurance-vie, ou supports, sur lesquels les assureurs ou les banques se reposent pour faire fructifier l’épargne déposée sur une assurance-vie :
- Le contrat monosupport en euro,
- Le contrat en unités de compte,
- Le contrat multi-support.
Le choix du type de contrat et/ou des supports va dépendra de nombreux facteurs tels que le profil de risque, les objectifs de rentabilité, l’âge et le niveau de connaissance du marché de l’assuré.
Tout cela sera discuté à la souscription, avec l’assureur.
Le contrat monosupport en euros
L’intégralité du capital est placée dans des produits financiers sûrs, comme obligations d’État en euros.
Cet investissement sûr rapporte des intérêts annuellement et ne présente aucun risque de perte. La valeur du contrat est garantie par l’assureur.
Le contrat en unités de compte
Ce que l’on appelle unités de compte sont les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières ou OPCVM. Ils constituent un panier de valeurs selon les critères définis par le gestionnaire et peuvent prendre de la valeur, comme en perdre.
Il existe une variété de supports pour accéder aux marchés financiers et/ou immobiliers.
Le contrat multi-support
L’épargne est répartie entre produits monosupport en euros, sans risque, et produits en unités de compte dépendants des fluctuations des marchés boursiers, donc plus risqués.
Ici, l’assureur garantit le nombre des unités de compte, et non leur valeur. Il y a donc plus de risques, mais aussi une possibilité de rémunération plus élevée.
L’arbitrage
Cela permet à l’assuré, ou au gestionnaire de son contrat s’il a choisi une gestion sous mandat, de revoir la répartition de son assurance-vie entre les divers types de supports.
Fin et fiscalité de l’assurance-vie
Un contrat d’assurance-vie est avant tout un placement financier, se situant entre un moyen d’épargne et une assurance.
Toutefois, il désigne un ou plusieurs bénéficiaires en cas de décès de l’assuré.
Sans le décès de l’assuré, le contrat prend fin par :
- Rachat d’une partie ou de la totalité des sommes avant terme : les conditions sont précisées dans le contrat et s’accompagnent, généralement de la suppression des avantages fiscaux ;
- Résiliation, parce que le montant total des sommes versées est retirée,
- Résiliation de fait, parce que le contrat est arrivé à échéance et le montant (intérêts inclus) est versé à l’assuré ;
- Résiliation « par déshérence » parce que les primes ne sont plus payées comme convenu.
Les revenus et les intérêts capitalisés dans le contrat d’assurance bénéficient d’une exonération d’impôts pour une durée de plus de 8 ans. Les retraits effectués après cette durée sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique – PFU – de 7,5 % (pour un dépôt inférieur à 150 000 €).
Cependant, le montant retiré avant la 8e année, le PFU est de 12,8 % auquel il faut ajouter 17,2 % de prélèvements sociaux.
Une clause « bénéficiaires » modulable :
- Membres de la famille, amis, proches hors de la ligne d’héritage, associations,
- Recevant tout ou partie du capital et de ses intérêts,
- Selon les règles de la pleine propriété ou du démembrement,
- Des changements peuvent être apportés à tout moment par l’assuré.
En cas de décès de l’assuré, alors que le contrat d’assurance-vie court toujours, le capital n’entre pas dans le patrimoine du défunt assuré pour le calcul des droits de succession.
Cela permet d’éviter une taxation élevée (60 % de droits de succession !) pour le bénéficiaire non héritier, ou de payer des droits de succession pour les héritiers.
Les inconvénients de l’assurance-vie
Il faut savoir, avant de souscrire à un contrat d’assurance-vie qu’il y a quelques points à considérer :
- Disponibilité limitée de l’épargne : l’épargne placée, si disponible à tout moment, est lourdement taxée si des retraits sont effectués avant 8 ans de placement.
- Frais de gestion : il faut connaître les frais d’entrée et d’arbitrage (1 %), de gestion (minimum 0,36 %) ou les frais de versement (jusqu’à 5 %).
- En cas de divorce, il faudra racheter le contrat pour partager les fonds. Si cela intervient avant la durée de 8 ans d’existence du contrat, la fiscalité liée sera élevée. Seul un mariage sous la séparation des biens peut éviter cela et laisser son souscripteur continuer de bénéficier de son contrat.
L’assurance-vie est un outil d’épargne très prisé des Français et reste un moyen d’épargner de façon plutôt sûre, même si en choisissant des unités de comptes, ou des multisupports, le risque de perdre une partie de son capital existe.